Cas cliniques

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COXARTHROSE POSTERO-INFERIEURE DROITE

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Anamnèse

Monsieur T., 44 ans, sportif de haut niveau ayant cessé la compétition depuis l'âge de 30 ans, consulte pour une douleur du creux inguinal. Cette douleur est apparue pour la première fois à l'âge de 33 ans à la suite d'efforts, lors du levage de charges lourdes. Elle présente un caractère strictement mécanique. La douleur irradie à la face antéro-interne de la cuisse. Elle entraîne actuellement une impotence fonctionnelle suffisamment importante pour conduire le patient à consulter (indice de Lequesne à 5 points).

Examen clinique
  • Hanche droite :
    Debout : absence d'attitude vicieuse, absence de boiterie, appui monopodal possible, flexion : 110°, palpation : douleur discrète sur le tendon des adducteurs, absence d'autre point douloureux, abduction : 50° avec douleur discrète, rotation interne : 10° avec douleur, flexion : 130°, abduction : 60°, rotation interne : 30°.

 Couché : absence d'attitude vicieuse, absence de psoïtis, extension : 30°, mobilisation articulaire active : absence de clinostatisme, adduction : 30°, rotation externe : 50°, extension : 30°, adduction : 30°, rotation externe : 60°.

  • Hanche gauche:
    Absence de hernie, d'adénopathie inguinale et de douleur sur la symphyse pubienne.

Examen du rachis lombaire :
- Indice de Schöber = 10 + 3 cm.

Examen neurologique :
Examen neurologique des membres inférieurs normal.
Le reste de l'examen clinique ne révèle aucun signe particulier.

Imagerie
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Hanche COX 1

Hanche COX 2

Hanche COX 3

Hanche COX 4

Biologie

Aucune particularité.

Analyse du cas clinique

Le diagnostic peut être évoqué facilement par les données de l'interrogatoire et l'examen clinique :
- antécédents de sportif de haut niveau,
- douleur du creux inguinale, de caractère strictement mécanique, avec irradiations à la face antéro-interne de cuisse,

Hanche droite:
- Limitation douloureuse de la rotation externe,
- Limitation simple de la rotation interne et de la flexion,
- Absence de signe neurologique en faveur d'une radiculalgie.
 

La radiographie confirme le diagnostic :
- Bassin de face / A droite : pincement de l'interligne inférieur, ostéophyte supéroexterne du rebord de la tête fémorale, ostéophyte inféro-interne du rebord de la tête fémorale, condensation, ostéophyte péri-fovéale, élargissement de l'interligne supéro-externe, Faux profil de Lequesne : pincement postéro-inférieur, ostéophyte de la corne postérieure du cotyle.

 

La coxarthrose postérieure ou postéro-inférieure représente 5% des coxarthroses. Au stade précoce, elle est essentiellement visible sur le faux profil de Lequesne. Un scanner peut être pratiqué pour mettre en évidence le pincement postéro-inférieur. Il n'apparaît que tardivement sur le cliché de face. Le profil évolutif de cette forme anatomique de coxarthrose est meilleur que celui des coxarthroses polaires supéro-externes. Cette observation est intéressante parce qu'elle associe les IMG d'une coxarthrose polaire inférieure aux IMG d'une hanche ostéophytique. Celle-ci se caractérise par l'existence d'ostéophytes essentiellement périfovéaux et du rebord de la tête fémorale.

Ces hanches, dites "du sportif", peuvent être asymptomatiques. Le sport aggrave une coxarthrose constituée. Le football, le rugby, le judo, l'escrime et le tennis sont les activités les plus en cause. A l'inverse, d'autres sports comme le vélo ou la natation sont recommandés parce qu'ils permettent de conserver une bonne mobilité articulaire. L'arrêt du sport incriminé est conseillé devant une coxarthrose avérée.